Désinformation et réseaux sociaux : une réalité troublante en Australie

Alors que Meta vient de rompre ses liens avec les fact-checkers, certains s’alarment déjà des conséquences, notamment en Australie, à l’approche des élections fédérales de mai 2025.

La décision de Meta, perçue par certains comme un abandon des responsabilités en matière de véracité, soulève des questions sur l’intégrité de l’information en ligne, mettant malgré eux en avant la tension éthique entre la liberté d’expression et la nécessité de contrôler l’information.

Certains citent en exemple la montée de comptes d’IA, tels que « Grandpa Brian » ou « Liv », qui témoignent d’une tendance à la dilution de la réalité au profit de fictions séduisantes. Pourtant, ces comptes sont difficilement assimilables à quelque chose de sérieux, leur caractère divertissant étant clair et assumé, bien qu’orienté.

Ainsi, les détracteurs de la liberté d’expression sans limite fustigent que ces types de comptes contribuent à une perception volontairement altérée des faits, assimilant leur prolifération à la décision de Méta, qualifiant cette dernière de recul des mesures de vérification de l’information.

Mais là est toute la question : où est la limite entre la vérification et le contrôle ? Où est la limite entre le vrai et le faux ? À quel moment l’humour devient propagande ? Cela soulève des questions sur la neutralité d’une part, et sur les limites de la liberté d’expression d’autre part.

Si la question de la désinformation est légitime, leurs assertions revient aussi à déclarer les lecteurs de ces comptes comment étant incapables de discerner la fiction de la réalité. Plus encore, ces détracteurs, jugent bon par corollaire, l’imposition d’une vérité, jugé être la bonne selon eux.

C’est ici que commence la dictature dystopique, soulevant d’autres questions : au nom de qui ? Au nom de quoi ?

Qui s’estime légitime d’avoir le droit de juger des communautés ignares au point de leur imposer des vérités sans leur consentement ?

Il est essentiel de reconnaître que l’IA exacerbe la désinformation, mais il convient de nuancer ce terme aux multiples définition et perspective. La vérité est subjective, la désinformation l’est aussi.

Dans un monde de plus en plus interconnecté où les données synthétiques font déjà loi, une absence de régulation peut avoir des conséquences dévastatrices, tout autant que l’affirmation dictatoriale d’une seule vérité assénée par quelques-uns.

La censure jusque là exercée par Meta, qui l’a ouvertement reconnue, peut avoir des effets bien plus délétères qu’une liberté mal gérée. Dans un cas, le narratif est contrôlé et lissé, dans l’autre chaotique et toxique, mais libre.

Ainsi, pour le cas des élections fédérales australiennes, il convient de faire la part des choses.

Certes, des organisations telles qu’Australians for Prosperity et Advance exploitent les médias sociaux pour diffuser des messages qui remettent en question le débat public, notamment sur des sujets comme le changement climatique. Mais en quoi les contradictions qu’ils apportent sont-elles une atteinte à la sécurité de l’information ? Qui décrète cette sécurité ?

Ces jugements sont portés par les médias mainstream qui poursuivent leur induction de points de vue orientés, sans apporter la nuance nécessaire au bon sens, recyclant l’éternelle opposition manichéenne de points de vue, dans la seule recherche de clivage, de buzz, et d’alarmisme.

En d’autres termes, les médias ayant démontré leur absence d’intégrité journalistique d’une part, mais la liberté d’expression posant des problématiques de désinformation sur lesquelles aucun arbitrage pragmatique n’existe, il revient au consommateur d’information d’élever son esprit critique pour ne pas se faire manipuler par l’information.

D’autant plus lorsqu’on sait que tous les médias sont désormais partenaires de l’entraînement des modèles LLM, ces derniers propageant d’autant les points de vue et narratifs dont chacun sait qu’ils sont biaisés, non seulement par la supervision, mais aussi par les données qui intègrent des narratifs politiquement orientés, qui plus est rehaussée par les données synthétiques.

Il revient à chacun d’acquérir une pensée critique et de naviguer prudemment dans cet environnement d’information d’un côté chaotique et de l’autre influencé. Il est impératif de questionner les sources et de rechercher des faits vérifiables, sans compter uniquement sur des fact-checkers ou autre prédicateur de vérités.

La capacité à discerner le vrai du faux devient une compétence essentielle dans tous les domaines, à commencer par le domaine politique, à l’exemple des élections fédérales australiennes pour lesquelles chaque électeur doit avoir un point de vue éclairé, ne souffrant pas de manipulations cognitives.

La situation actuelle est une invitation à repenser notre rapport à l’information. Plutôt que de se laisser happer par des contenus sensationnalistes d’un côté, ou soi-disant neutres de l’autre, chaque partie prenante de l’information y allant de ses vérités, il faut accepter la remise en question systématique sans rejet dogmatique des idées contraires à ses propres convictions.

La diversité des opinions et des perspectives, lorsqu’elle est informée et réfléchie, enrichit le débat public. Mais pour ce faire, chaque partie doit pouvoir s’exprimer. Charge au lecteur, malheureusement pour lui, de faire le travail de fact-checker pour être libéré de toute influence.

À l’approche des élections fédérales en Australie, ce défi est immense, mais il est également porteur d’opportunités. En s’engageant activement dans la recherche de la vérité absolue plutôt qu’une vérité imposée, les citoyens peuvent contribuer à un avenir politique plus éclairé, par leur seul choix de lecture et leur volonté d’être éclairé.

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